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- Les pieds de Sabrina (t) -

Sabrina fit une moue désappointée en regardant le ciel qui s’assombrissait au dessus de Paris.

« Mince, j’ai bien l’impression que nous allons au-devant d’un gros orage… »

Il esquissa un petit sourire et la regarda avec un brin de malice. Elle qui était toujours si prompte à proclamer son indépendance et sa capacité à se débrouiller seule, allait peut-être devoir recourir à ses services. Vêtue légèrement en raison de la chaleur, elle n’avait pas jugé utile de s’encombrer d’un imperméable ou d’un parapluie. Lui seul était équipé d’un coupe-vent à capuche.

Lorsque les premières grosses gouttes commencèrent à s’abattre sur le trottoir, elle grommela de nouveau.

« Voilà, c’est réussi, je vais être trempée ! »

Gentiment, il lui proposa son coupe-vent et elle le dévisagea avec une pointe d’ironie.

« Vraiment ? Et toi, tu vas prendre la pluie à ma place ? »
« Ce n’est pas un problème, au moins tu seras protégée. Je t’assure que ça ne me gêne pas »

Comme elle faisait mine d’hésiter, il ajouta :

« Ce n’est rien, en revanche, je ne pourrai rien faire pour tes pieds »

Presque aussitôt, il regretta cette parole, comprenant à quel point elle était déplacée. Sabrina le regarda attentivement, étonnée par cette étrange remarque. C’est vrai, elle était chaussée de simples sandales en cuir qui laissaient ses pieds très découverts, pourtant elle ne voyait pas la raison de cette réflexion. Mais comme la  pluie s’intensifiait, elle finit par sourire d’un sourire carnassier.

« C’est très galant de ta part d’accepter de te tremper pour moi » dit-elle « après tout, puisque c’est ce que tu veux… ».

« Je suis très sensible à la galanterie chez un homme, ajouta-t-elle en enfilant le vêtement protecteur, mais c’est amusant que tu t’intéresses à mes pieds comme ça, peu d’hommes se seraient préoccupés d’eux à ce point, il me semble… »

Il bafouilla une réponse un peu maladroite et elle n’insista pas. La pluie redoublait d’intensité. Ils marchèrent côte à côte quelque temps, courbés sous l’orage, elle protégée en partie, lui trempé comme une soupe. Au bout d’un moment, elle proposa :

« Ecoute, c’est idiot, nous ne sommes pas loin de chez moi. Je ne vais pas te laisser repartir dans cet état après que tu te sois ainsi sacrifié pour moi. Veux-tu monter ? Tu pourras te sécher et attendre la fin de l’orage ».

La perspective de rester plus longtemps que prévu en compagnie de cette jeune femme si séduisante ne pouvait que le combler. Il accepta donc avec joie…

La pluie continuait à tomber avec force. Tout en croquant une pomme, Sabrina remarqua :

« Ce n’est plus un orage d’été, c’est la mousson ! »

Elle s’était installée à son aise dans un fauteuil, ses pieds nus en appui contre la table basse. Il lui faisait face, jetant furtivement des regards sur ces pieds aussi mignons qu’inaccessibles. Ils avaient parlé de chose et d’autres depuis près d’une heure et s’étaient découverts des goûts communs, voire complémentaires, ce qui avait donné un tour plus intimiste à la conversation. L’atmosphère chaleureuse de l’appartement ainsi que l’éclairage tamisé incitaient peut-être aussi à la confidence ;

« Ainsi, tu aimes les filles qui ont du caractère » dit elle avec un petit sourire avant de croquer à nouveau dans sa pomme. « C’est plutôt original. Je croyais que les hommes avaient peur des femmes trop sûres d’elles… » Sans lui laisser le temps de répondre, elle ajouta « Est-ce que je te fais peur ? »

Il répondit par l’affirmative, après une petite hésitation, comme s’il craignait de livrer ses sentiments véritables.

« Tu as peur de moi !? De quoi, que je te dévore tout cru, comme cette malheureuse pomme ? » Elle le regardait malicieusement, dévoilant de superbes dents blanches. Elle enchaîna soudain :

« Est-ce que je te plais ? »
« Oui » répondit-il prudemment avec un sourire
« Mais encore ? Seulement mon caractère, ma manière d’être ? » Elle étira ses jambes, posant un talon sur la table basse et croisant ses pieds au niveau des chevilles. Elle le regarda fixement, droit dans les yeux, attendant sa réponse. Il entendait le glissement feutré de ses pieds qu’elle frottait l’un contre l’autre. Il ne put s’empêcher de poser fugitivement un regard sur eux.

« Je te trouve séduisante »

Elle esquissa un petit sourire et soupira. C’était pourtant vrai qu’il avait peur d’elle. Il était si méfiant. Elle remua doucement ses orteils, puis s’amusa à les insérer les uns entre les autres.

« Qu’est-ce que tu préfères en moi ? »

Il la regarda, embarrassé, sans savoir que répondre.

« Mes pieds peut-être ? Pourquoi les regardes-tu avec tant d’insistance ? »

Il rougit violemment et elle sut qu’elle avait vu juste. C’était si évident : un comportement général qu’elle avait déjà eu l’occasion de remarquer auparavant et, rien qu’aujourd’hui, cette remarque étrange au moment où la pluie avait commencé à tomber. Et puis son regard brillant de convoitise quand elle s’était déchaussée et lui avait fait remarquer à quel point ses pieds étaient mouillés en les faisant tourner sous ses yeux d’une souple rotation de la cheville. Après, durant la conversation, elle s’était vite rendue compte qu’il suffisait d’un simple mouvement de son pied pour attirer son regard. Comme par réflexe. Un réflexe qu’il maîtrisait si mal que c’était devenu pour elle un vrai jeu de le déclencher.Pour lui faire perdre le fil de ce qu’il disait par exemple… Ou lui faire avouer ses secrets… Il essaya de se justifier sans parvenir à trouver un ton suffisamment convaincant. Elle l’avait démasqué en le prenant tellement de court qu’il ne parvenait pas à trouver d’échappatoire. Elle menait la danse. Elle leva un pied de la table et s’amusa à le faire tourner devant ses yeux, comme pour le lui faire admirer…

« Tu sais, si c’est vraiment mes pieds que tu aimes, il ne faut pas avoir honte. Je trouve personnellement que j’ai de très jolis pieds. Ils sont une partie tout à fait sexy de l’anatomie féminine à mon avis, mais les hommes sont souvent trop bêtes pour leur accorder les attentions qu’ils méritent… »

Elle se tut un instant, pour étudier sa réaction. Il lui parut aussi ravi que soulagé par les propos qu’elle venait de tenir. Il s’empressa d’ailleurs d’abonder dans son sens.

« Pourquoi ne t’approches-tu pas ? » demanda-t-elle avec une moue irrésistible « Viens ici, je suis certaine que tu en meurs d’envie » Elle pointait le sol du doigt, juste à ses pieds. Incapable de résister, il se leva de son fauteuil pour venir s’agenouiller à l’endroit qu’elle indiquait. Elle avait croisé les jambes. Elle tendit son pied devant lui :

« Prends mon pied dans tes mains. Touche-le. Caresse-le. »

Il obéit instantanément, savourant religieusement la douce chaleur du pied adorable qu’elle lui offrait et le contact soyeux de celui-ci dans la paume de sa main. De l’autre main, il se mit à le caresser doucement, délicatement, insensiblement attiré par lui, mû par un profond désir de le porter à ses lèvres.

Elle le laissa faire jusqu’au moment où ses lèvres furent si proches qu’elle pouvait sentir son souffle sur sa peau. Elle retira alors son pied de ses mains dans un glissement rapide, le laissant interdit et incrédule.

« Ca suffit ! »

Il la regarda interloqué, sans comprendre.

« Qu’est-ce que tu imagines ? Que je vais tout te donner aussi facilement, sans contrepartie ? »

Il ne parvenait pas à déterminer si elle était vraiment fâchée ou si elle plaisantait. Le charme brisé, il se sentit honteux de se trouver ainsi pitoyablement agenouillé devant elle. Elle ne lui laissa toutefois pas le temps de reprendre complètement ses esprits. Du bout du pied, elle recommença à le titiller, à le provoquer. Elle lui présenta de nouveau son pied comme si elle voulait qu’il l’embrasse.

« Tu aimes mes pieds, hein ? Tu en as envie… tellement envie… »

Il se contenta de gémir en hochant la tête et tenta d’embrasser le pied agile et insaisissable qu’elle retira une nouvelle fois de sa portée.

« Que serais-tu capable de faire pour moi ? Pour que je te laisse jouer avec mes pieds ? Dis-moi, que serais-tu prêt à faire ? »

Elle lui donna un petit coup de pied dans les côtes.

« Est-ce que tu accepterais de me servir, de devenir mon domestique ? »

Nouveau petit coup de pied, joueur, provocateur.

« Dis-moi que tu me servirais comme un valet. Dis-moi que tu voudrais être mon esclave… Dis le ! »

Elle devenait de plus en plus provocante, à la fois lascive et agressive. L’agaçant avec un pied, puis l’autre. Jouant habilement de son désir. Sous son charme, il promettait tout, acceptait tout. Disait et répétait tout ce qu’elle voulait entendre. Subjugué par elle.

Soudain, elle cessa son jeu et replia ses jambes sous elle.

« Assez ! » Elle marqua une pause puis reprit, plus provocante que jamais :
« Des promesses. Les hommes ne savent faire que des promesses. Je veux des preuves. Je vais te dire, j’aime le pouvoir. Et j’adore abuser de mon pouvoir. J’aime les hommes-paillassons. N’est-ce pas formidable, toi tu aimes justement les femmes qui ont du caractère! Nous sommes faits pour nous entendre ! Je connais ton point faible, alors si tu veux avoir une chance de toucher encore mes pieds avant de rentrer chez toi, tu vas faire tout ce que je veux, compris ? Je commande. Tu obéis. C’est mon jeu favori »

Elle le regarda, droit dans les yeux. Comme une souveraine sévère regarderait un serviteur. Décidée, sûre d’elle. Inquiet, il baissa les yeux et murmura son assentiment.

« Rassure-toi, je ne vais rien te demander d’insurmontable. Pour commencer, j’ai envie de te voir nu. Entièrement nu. » dit-elle d’une voix amusée et gourmande.

Il rougit fortement et tenta d’amorcer une protestation, mais elle l’interrompit aussitôt :

« Je t’ai donné un ordre ! Obéis ! »

Rouge de honte, il se leva et se mit à se déshabiller à contrecœur au milieu du salon. Elle avait de nouveau étendu ses jambes et croisé ses pieds nus sur la table basse. Mordillant le bout de son index dans une pose lascive, elle le regarda faire avec une gourmandise teintée de méchanceté.

« Bien ! Tourne sur toi-même que je t’admire… Mains derrière la tête ! »

Mortifié, il obéit.

« Tu vois, ce n’est pas si compliqué ? Et je vois que ça ne te laisse pas indifférent… Apparemment, ça te plaît d’être humilié par moi , hein ? Dis-moi, il n’y a pas que mes pieds qui t’intéressent… Etre dressé par une fille, ça te branche ? »

Elle lui ordonna de rester en position et le regarda avec insistance pendant ce qui lui sembla être une éternité. Enfin, elle se leva de son fauteuil et s’approcha de lui.

« Voyons, il se fait tard, à quoi pourrais-tu m’être utile ? Que pourrais-je bien te donner à faire pour tester ta capacité d’obéissance… Tu as une idée ? Trop tard pour le ménage… Ah, je sais ! Suis-moi dans la cuisine ».

Il la suivit docilement, dépassé par la tournure des événements. Comment les choses avaient-elles pu dégénérer à ce point ? Comment d’une simple invitation à attendre à l’abri la fin d’un orage pouvait-il se retrouver nu aux ordres d’une fille aussi séduisante qu’autoritaire ? Même en rêve, jamais aucune femme n’avait osé le traiter de la sorte. Au début, il avait crû à une plaisanterie, puis il s’était laissé emporter par son désir. Il comprenait à présent, avec un plaisir mêlé d’inquiétude, que la jolie Sabrina ne jouait pas un rôle pour la circonstance mais qu’elle l’humiliait et l’asservissait par goût personnel. Elle l’utilisait bel et bien comme un objet, un objet destiné à son seul plaisir.

« Regarde, tu vois toute cette vaisselle ? Eh bien voilà : tu vas la faire entièrement. Nu comme un ver, ça va de soi. Ca m’excite de voir un homme nu effectuer toutes sortes de corvées pour moi pendant que je me prélasse. Si je suis satisfaite, tu auras ta récompense. Si tu n’es pas d’accord, tu sais où est la porte. Je précise que ce sera un départ sans retour. Alors ? »

Tête basse, il murmura son acceptation et se mit à la tâche. Elle tira une chaise et s’installa confortablement pour le regarder faire. Pendant qu’il travaillait, elle s’amusa principalement à l’humilier par diverses remarques insolentes. Elle lui raconta également comment elle battait son ancien petit ami pour un oui ou pour un non, parce que ça l’amusait d’être injuste et de se comporter en princesse capricieuse. Elle lui demanda si il avait envie qu’elle le batte, si il aimait recevoir des gifles autant qu’elle aimait en donner… Quand il eut presque fini, elle s’approcha pour inspecter son travail et siffla avec une admiration sans doute exagérée.

« Beau travail, esclave ! Tu as un vrai talent pour la vaisselle, il faudra que je m’en souvienne la prochaine fois que j’inviterai des amies…»

Il baissa la tête, sans savoir si ce genre de compliment appelait des remerciements, posa sur l’évier le dernier verre qu’il venait de rincer et s’essuya les mains.

« Tourne-toi, esclave »

Il lui fit face. Elle le regardait avec gourmandise, savourant le pouvoir qu’elle exerçait sur lui. Elle prononçait le mot « esclave » lentement, avec une délectation manifeste, comme si elle voulait que le mot s’imprime dans son esprit, avec l’évidence du rang auquel elle l’avait réduit en si peu de temps…

« A genoux »

Il s’agenouilla docilement devant elle. Elle le toisa avec un petit sourire supérieur et décréta qu’elle était satisfaite du travail accompli et de la soumission dont il avait fait preuve.

« Maintenant esclave, je veux que tu te prosternes devant moi et que tu me baises les pieds »

Elle ne put réprimer un frisson de plaisir lorsqu’il s’exécuta et que ses lèvres se posèrent sur le dessus de son pied, presque à la naissance des orteils. Elle se laissa adorer le temps nécessaire puis reprit la parole :

« Très bien, esclave, très bien. Maintenant, suis-moi au salon, tu as mérité ta récompense. Oh, ce n’est pas la peine de te lever, reste à quatre pattes et suis-moi comme un gentil petit chien »

Parvenue au salon, elle se réinstalla dans son fauteuil, une jambe par dessus l’accoudoir et lui présenta un pied nu en affectant d’être préoccupée.

« Voilà ta récompense, esclave. Je t’autorise à lécher mes pieds. Ah, j’ai l’habitude de marcher pieds nus chez moi, comme tu l’as remarqué, je crois. Alors bien sûr, ils ont tendance à ramasser un peu la poussière… regarde attentivement la plante de mon pied, approche bien… Tu vois ? »

Il avait approché son visage jusqu’à frôler le pied de Sabrina du bout du nez. Mais il n’était pas nécessaire de s’approcher à ce point pour remarquer les traces sales laissées sur la peau soyeuse par les sandales trempées par la pluie. Tout au plus put-il constater qu’en effet, diverses petites saletés et poussières s’étaient incrustées dans les petits sillons de sa peau délicate.

Sabrina continua son commentaire, d’un ton légèrement méprisant :

« Enfin, ce n’est pas bien méchant un peu de poussière et je n’ai pas de raison de m’en faire, je suppose. Après tout, tu es là pour me servir et l’honneur de lécher mes pieds mérite bien quelques sacrifices. Et puisque j’ai une mauviette de ton espèce pour nettoyer mes pieds sales avec sa langue, cela m’évite le souci de les laver avant d’aller me coucher. »

« Quand je disais que nous étions fait pour nous entendre » ajouta-t-elle méchamment .

Tout en parlant, elle s’amusait à faire gigoter son pied devant ses yeux, à le faire tourner, à remuer les orteils. Pour l’envoûter toujours davantage et le rendre incapable de toute résistance en usant et abusant de son point faible.

Finalement, elle plaqua fermement ses doigts de pied contre sa bouche et ordonna :

« Allez, lèche ! »

La séance de léchage dura autant qu’il plut à Sabrina de la prolonger. Elle avait bien vite éprouvé un besoin de plus en plus impérieux d’augmenter le plaisir que lui procurait le léchage, en s’excitant elle-même de la main. Jambes bien écartées, elle se caressait tout en continuant à maltraiter son nouvel esclave de la parole et du geste. Une parole humiliante, un coup de pied, la cruauté dont elle faisait preuve ne faisait qu’attiser son excitation. Elle se grisait de l’étendue de son pouvoir.

Elle finit par étendre le bras et tendre ses doigts poisseux vers lui.

« Sens, mon chien, sens comme c’est bon. Sens l’odeur de ta maîtresse. Lèche mes doigts »

Sans hésiter, il se mit à lécher les doigts qu’elle lui présentait. En remontant doucement sa main, elle l’amena progressivement, toujours léchant, jusqu’entre ses cuisses. Quand son visage fut suffisamment proche, elle l’empoigna par les cheveux et lui plaqua la bouche contre son sexe trempé et ordonna d’une voix rauque

« Fais-moi jouir avec ta langue ! »

Il sentit les cuisses de Sabrina se refermer pour emprisonner sa tête, puis elle se mit à marteler rythmiquement ses reins à coups de talons… Quand après plusieurs orgasmes, elle libéra définitivement son visage trempé de sueur et de cyprine, il se laissa glisser au sol à ses pieds, épuisé, avec la sensation qu’il avait été roué de coups.

« Il est bientôt minuit, temps d’aller dormir » remarqua Sabrina d’une voix lasse. Elle le regarda pensivement.

« Il faut que tu rentres chez toi, maintenant… »

Il lui lança un regard suppliant qui la fit sourire.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne veux pas partir ? Le petit chien ne veut pas quitter sa maîtresse ? Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? Je suis fatiguée, tu sais ? »

Elle réfléchit un instant, puis décida « Bon allez, c’est d’accord, je vais te laisser passer la nuit ici. Et même dormir avec moi, dans ma chambre, à condition que tu me promettes de te tenir tranquille. Tu promets ? Bien, alors viens. »

Il la suivit dans la chambre. Elle avait une jolie chambre à coucher, spacieuse et confortable, occupée par un grand lit double.

« Naturellement, je ne veux pas de toi dans mon lit : ce n’est pas la place d’un esclave. Je pense que tu seras très bien par terre, juste à côté de mon lit. Sinon, il te reste la possibilité de chercher un taxi… »

Cette proposition le stupéfia au moins autant que le ton employé : avec un aplomb extraordinaire, Sabrina continuait à le traiter comme un chien. Ce n’était pas un jeu pour elle, juste l’ordre naturel des choses ! Pourtant, malgré les humiliations endurées toute la soirée, cet affront supplémentaire ne lui donna pas envie de se rebeller. Sa fierté n’était plus qu’un lointain souvenir. Il ne désirait qu’une seule chose : rester près d’elle aussi longtemps qu’elle le voudrait. Il était toujours nu. Elle le fit s’étendre à plat ventre parallèlement au lit, en riant de sa faiblesse. L’instant d’après, il sentit un pied doux et chaud fouler fermement son dos endolori. Le dernier contact de la soirée. Il entendit Sabrina s’installer dans le lit, arranger ses oreillers et soupirer d’aise avec ostentation. Lui n’avait que le parquet. Elle ne lui avait pas même offert un coussin, ou une couverture. La lumière s’éteignit et elle murmura, de sa voix délicieusement cruelle :

« Bonne nuit mon chien, et sois sage ».

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