Carole n’était pas spécialement perverse, pourtant, un jour, voici ce qui arriva.
Elle se masturbait sur son lit -- c’était une habitude chez elle avant de faire la sieste quand elle le pouvait pour mieux se détendre comme d’autres prennent un joint ou un anxiolytique – quand… est-ce qu’elle avait mal refermé la porte ? est-ce qu’il était jaloux que sa maîtresse s’isole ? son mini York, taille chihuahua, vint la déranger. Il profitait de ses arômes les plus subtils et aphrodisiaques tandis que, les yeux fermés, elle n’avait déjà plus les pieds sur terre.
Violée dans son intimité, elle sursauta et chercha, abasourdie, quel objet avait bien pu la toucher ainsi, tout en comprenant dans le même temps qu’il s’agissait tout simplement de la truffe humide et froide de son animal favori (qu’elle envoya illico presto, et par la voie des airs, au-delà du lit).
Loulou avait couiné comme un cochon d’Inde avant de rejoindre ventre à terre le coin du canapé qui lui appartenait (et où il pouvait, lui, récupérer ou méditer sans avoir besoin de se branler).
Elle claqua la porte de la chambre et se réinstalla pour achever ce qu’elle avait commencé. Hélas, ce contact étrange ne cessait de la hanter. Elle pensait à un objet bizarre, à une sexe métallique sorti d’on ne sait où et peut-être d’un réfrigérateur. Impossible de jouir dans ces conditions.
Elle décida de dormir. Mais son esprit se moquait bien d’elle et continuait de gambader à droite et à gauche dans des parties d’elle-même qu’elle ne soupçonnait même pas. Il ne tarda pas à lui indiquer la marche à suivre.
D’un bond, elle se leva -- sans se rendre compte qu’elle était « manipulée » -- décidée à vérifier la sensation qu’elle avait éprouvée tout à l’heure. Elle jeta un œil dans le salon, sans se montrer, hésita un instant à déranger Loulou… Si elle le faisait, elle risquait de passer du statut de scientifique voulant réitérer une expérience à celui, beaucoup moins glorieux, de détraquée faisant des avances à son chien. Elle résolu le problème habilement en retournant sans bruit dans sa chambre, mais en prenant soin, volontairement cette fois, de laisser la porte entrouverte. Le « hasard » n’aurait qu’à faire le reste.
Elle s’allongea tranquillement avec une auréole au-dessus de la tête et la contempla pour apaiser son cœur et ses pensées confuses, interdit à sa main droite de glisser entre ses jambes.
Elle en voulait à son chien, maintenant, de ne pas venir ; mais elle attendait, patiente. Honteuse aussi de sentir son sexe couler avec autant d’abondance.
Loulou pointa enfin le bout de son nez.
Timide, la queue aussi basse que le regard, il se demandait comment il allait être accueilli cette fois. Courageux, il sauta sur le lit.
Il se tenait à l’opposé de sa maîtresse, dans l’attente d’un signe. Mais elle n’osait pas le regarder.
Carole pensa une seconde qu’elle perdait la tête, car tout son corps désirait fébrilement sentir à nouveau le contact froid et humide de l’animal. Elle releva la tête. Il s’approcha.
Il la respirait, profitait des effluves merveilleuses de son sexe ruisselant.
Elle laissa retomber sa tête en arrière. Immobile, tendue de voir son Loulou qui ne se décidait pas. N’en pouvant plus, elle se mis à se caresser, tout en priant secrètement le bon dieu pour qu’il se passe quelque chose, pour qu’elle soit enfin libérée de ce carcan oppressant qu’étaient devenus son corps et de son esprit.
Elle jouit presque immédiatement quand Loulou, cherchant à atteindre la partie la plus humide de son sexe, lui écrasa brutalement le clitoris avec sa truffe glacée. Elle continua de jouir profondément tandis qu’il la lapait.
Le chien couina une dernière fois. (Elle s’en voulait de se découvrir perverse, zoophile de surcroît !) Elle fila sous la douche en songeant à remplacer la sieste prévue par une promenade dans le parc (c’était le printemps et il faisait beau). Elle se demanda ensuite ce qu’allait bien pouvoir penser sa meilleure amie et confidente si elle se décidait un jour à lui conter cette aventure.